Jeune pédiatre installé dans le Nord, j’ai découvert l’AFPA (Association Française de Pédiatrie Ambulatoire) au début des années 90 lors d’un congrès mémorable à Lille.
J’y ai croisé trois « pédiatres à moustaches » qui parlaient de la création au sein de cette association d’un groupe de pédiatrie « humanitaire » (Ils se reconnaîtront).
Cela a probablement semé une petite graine dans ma tête, puisque deux ou trois ans plus tard, lors d’un autre congrès AFPA, lorsque Sophie m’a proposé de participer à une mission « néonat » en Moldavie, je n’ai pas hésité très longtemps.
J’ai alors découvert un pays improbable qui sortait de l’ère soviétique, avec l’impression d’être retourné dans les années 50, mais aussi le plaisir d’échanger avec des professionnels de culture et de formation différentes et la difficulté de suivre les recommandations de bonne pratique lorsqu’on est confronté au manque de tout. J’ai accompagné ce programme pendant plusieurs années pour ce qui s’appelait à l’époque l’AFPA Humanitaire.
Outre la Moldavie, je me suis intéressé au développement de l’AFPA Humanitaire : programmes au Cambodge et au Maroc au début des années 2000, création de Pédiatres du Monde et des associations locales, programme dans les Hauts de France auprès des migrants et des Rroms, développement de la périnatalogie dans les différents programmes.
Pédiatres du Monde est une association exigeante, qui se remet constamment en question (dans le choix et l’écriture des programmes, la réflexion sur l’éthique, l’impact environnemental de nos actions, l’évaluation …).
C’est une grande famille où on rencontre des professionnels motivés, rigoureux qui, même lorsque les avis divergent, se retrouvent sur les mêmes valeurs humanistes.
On découvre différentes cultures, on se fait des amis partout dans le monde et la conclusion que moi j’en tire est que, même si ces cultures sont parfois très différentes les unes des autres, on retrouve partout la même envie de solidarité, les mêmes difficultés dues au manque de moyens, la même envie de progresser et finalement plus de ressemblances que de différences.